Les Omikuji おみくじ ou papier fortune

Bien que la nuit ne soit qu’à sa moitié et que le froid se fait sentir même bien emmitouflé sous plusieurs couches, les sanctuaires et temples de l’archipel nippon sont en pleine effervescence en ce 1er janvier à minuit et pour les jours suivant le nouvel an. En effet, ce jour est pour les Japonais le plus important de l’année.  Ainsi plusieurs dizaines de millions de personnes se pressent dans les temples et sanctuaires pour ce qu’on appelle Hatsumode 初詣 ou première visite au temple de l’année. L’afflux est tel qu’il faut parfois plusieurs heures pour pouvoir faire sa prière et repartir avec ses charmes, amulettes et autres plaques en bois gravées.

Les célébrations du nouvel an ou お正月 se terminant doucement au Japon nous revenons dans cet article sur le phénomène des Omikuji ou papier prédisant la bonne fortune. Même s’il est possible d’en trouver tout au long de l’année, les Omikuji vont traditionnellement de pair avec la nouvelle année. Il s’agit d’une forme traditionnelle de divination à laquelle tout le monde peut prendre part.

Omikuji, origines

La forme et le sens des Omikuji que nous connaissons aujourd’hui est communément attribué à l’ère Edo (1603-1868). Le terme Kuji signifiant le tirage au sort est aussi utilisé dans le mot Takarakuji 宝くじ ou loterie en français. Ainsi il était d’usage de faire appel à ses prédictions pour demander l’avis aux dieux et divinités avant d’entreprendre un projet comme un mariage, des affaires commerciales ou encore les affaires politiques.

Tirer son Omikuji

Vous trouverez ces fortunes dans la plupart des temples et sanctuaires du Japon même dans le plus petits d’entre eux. Mais avant de pouvoir tirer votre Omikuji, il est de tradition et comme signe de respect de faire une prière à la divinité célébrée au temple ou sanctuaire. Pour en savoir plus sur les prières dans les sanctuaires shinto, n’hésitez pas à vous rendre sur cette page.

Après avoir offert votre prière à la divinité, rendez-vous au guichet généralement sur un des côtés de l’allée principale. Un don de 100 yens pour le plus bas et jusqu’à 300 yens vous sera demandé. Meme si la forme peut varier suivant les lieux, l’Omikuji se décline en deux formes principales :

  • Le papier que l’on pioche soit même dans une boite ou il suffit de plonger votre main et espérer toucher la meilleure fortune.
Piocher son Omikuji
  • Le tirage par bâtonnet de bambou comme pratiqué dans le célèbre temple de Sensôji à Asakusa. Il suffit de prendre la boite cylindrique contenant les bâtonnets et l’agiter légèrement. En la retournant vous verrez un bâtonnet émerger avec un numéro inscrit sur un des côtés. Ainsi vous devrez trouver le tiroir correspondant à ce numéro et prendre le papier fortune se trouvant à l’intérieur. Suivant les lieux vous devrez demander directement au personnel du temple le papier en échange du numéro.
Tiroirs contant les Omikuji

Une fois votre prédiction tirée avec toute votre volonté, dépliez légèrement le papier. Vous serez sûrement confus devant tous ces signes et caractères japonais mais rassurez-vous ! Depuis quelques années des prédictions en anglais sont disponibles dans les sanctuaires et temples les plus connus.

Classification des fortunes

On accroche les mauvaises fortunes

Les prédictions sont généralement décomposés en 7 types de chances ou fortunes, allant de la plus bénéfique 大吉 à la plus mauvaise 大凶.

Vous serez surement déçu voir même inquiet si vous obtenez une mauvaise fortune représentée par le caractère 凶 Kyou mais rassurez-vous. S’il est de tradition de ramener avec soi les bonnes fortunes, vous pouvez choisir d’accrocher les mauvaises sur un des fils disposés en retrait. Ces Omikuji dit de mauvais présage seront ainsi brulés par le personnel du temple et purifiés par le 神 Kami ou la divinité du lieu.

 

Omikuji petite chance 小吉

Exemple d’un Omikuji

Les Omikuji sont généralement écrit en japonais classique il est souvent compliqué d’en comprendre le sens et la finalité même parfois pour les Japonais. Nous essayerons ci-dessous de traduire quelques passages:

建築 Kenchiku ou construire sa maison : il est écrit よろしからず ce qu’on pourrait traduire en « ce n’est pas le bon moment pour construire sa maison »

縁談 Endan ou proposition en mariage: il est écrit まとまるが遅し ce qu’on pourrait traduire dans l’idée du mariage par « cela prendra du temps pour la réalisation mais ce n’est pas impossible »

失物 Usemono ou chose manquante: il est écrit 遠くにあり 手に入りがたし ce qu’on pourrait traduire par « cette chose ce trouve au loin mais mettre la main dessus ne sera pas chose aisée »


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