L’année 2021 touche à sa fin et comme le veut la tradition, les Japonais ont voté pour choisir le kanji qu’ils estiment le plus pertinent pour symboliser l’année écoulée.
Depuis 1995, l’association The Japan Kanji Aptitude Testing Foundation organise un vote public pour voter pour le kanji de l’année (今年の漢字, ことし の かんじ) . L’idéogramme représentant le mieux l’année au Japon est dévoilé lors d’une cérémonie qui se déroule au temple Kiyomizu-dera, à Kyoto, le 12 décembre (le jour du kanji). Le supérieur du temple, Mori Seihan (âgé de 81 ans), apparaît pour calligraphier le caractère gagnant sur une feuille de 1,5 mètre de hauteur sur 1,3 mètre de largeur.
Christopher MannMcKay at English Wikipedia, CC BY-SA 3.0 <http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/>, via Wikimedia Commons
2021 est donc une année en… or, selon les votants ! En effet, l’idéogramme 金 (kin), signifiant or, a remporté 10 422 votes (sur un total de 223 773), à seulement 118 votes du second kanji, 輪 (rin / wa), qui signifie anneau (olympique…). Mais pourquoi le kanji 金 ?
Un hommage sportif
On devine facilement que ce choix fait allusion aux JO. Le Japon a particulièrement brillé lors des Jeux Olympiques et Paralympiques, remportant un nombre record de médailles : 58 médailles dont 27 d’or aux JO, 51 dont 13 d’or aux Jeux Paralympiques. L’Archipel est par ailleurs arrivé troisième du classement final des pays des JO, derrière les États-Unis et la Chine.
Une référence économique et financière
金 peut également se lire kane, signifiant argent, dans le sens de la monnaie.Ce kanji est donc également lié aux difficultés financières auxquelles font face de nombreux personnes et aux subventions versées par le gouvernement pour lutter contre les conséquences de la pandémie.
Enfin, ce kanji souligne aussi l’arrivée au Japon d’une toute nouvelle pièce de 500 yens. Si les différences visuelles sont assez relatives (une composition avec plus de nickel et moins de zinc et une nouvelle bordure), c’est un petit évènement dans la finance.
Cette année 2021 est donc marquée par cette ambivalence entre d’un côté la fierté de ce prestige doré et les inquiétudes économiques.